9% des émissions de gaz à effet de serre marocaines proviennent des 12 000 hammams du pays. Une tradition au lourd bilan écologique que l’ONG GERES fait évoluer vers la durabilité.
Une tradition qui rime avec déforestation
Du Moyen-Orient au Maghreb le hammam est une véritable institution culturelle. Son apparition remonte à l’Antiquité. Ces bains de vapeur ont un effet relaxant sur les corps et sont bénéfiques pour la santé.
Au-delà du rêve, une réalité moins réjouissante. Le Maroc et ses plus de 12 000 hammams consomment chacun une à trois tonnes de bois par jour et contribuent fortement à la déforestation du pays. D’autre part, l’incinération du bois est problématique. Les hammams représentent 9% des gaz à effet de serre du pays et contribuent à rejeter des particules fines dangereuses pour la santé.
Un hammam durable
Créé en 1976, Geres est une ONG internationale qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie et lutte contre les effets du changement climatique. Au Maroc, elle souhaite développer des “hammams durables”. En trois ans l’ONG a transformé dix hammams pour les insérer dans une économie plus verte. Les membres de Geres ont installé des panneaux solaires pour chauffer l’eau, ont revu l’isolation de ces espaces. Le bois est remplacé par des noyaux d’olives, des coques d’argans et des noyaux d’abricots. Ils observent ainsi une réduction de la consommation de bois de 30% à 70%.