Dans les montagnes des Ait Baâmrane, des filets posés sur les sommets transforment le brouillard en eau potable et renvoient la corvée d’eau des femmes à un mauvais souvenir.
La récupération d’eau par condensation
Postés sur les hauteurs du mont Boutmezguida, à plus de 1200 mètres d’altitude, une quarantaine d’étranges filets, tendus entre des mats métalliques, regardent vers l’horizon et l’océan atlantique. Ils attendent patiemment la fin de la journée. Alors, la brume de mer s’élèvera et, se transformant en un épais brouillard, viendra déposer dans leurs mailles de précieuses gouttelettes d’eau. Elles permettront aux villages en contrebas de disposer d’une eau pure.
Pour l’émancipation des femmes
Ces filets en polyéthilène, qui transforment le brouillard en eau potable, ont été placés là par l’association Dar Si Hmad. Sous chacun d’entre eux, une gouttière de plastique récupère l’eau et l’achemine via des canalisations vers des réservoirs, puis les villages. Ainsi cinq villages, 1000 personnes, disposent désormais de l’eau courante. Une eau qui permet aux femmes d’échapper aux quatre heures de labeur quotidiennes que leur imposait les corvées d’eau.
Une technologie revisitée par Peter Trautwein, designer industriel
Le système a été amélioré par l’apport et l’expertise du designer industriel allemand Peter Trautwein, qui a étendu et modifié le dispositif initial et mis en place de nouveaux filets plus efficients. Désormais, 1700 m2 de filets captent jusqu’à 37 000 litres d’eau par jour de brouillard. C’est le plus grand système de récolte d’eau de brouillard opérationnel au monde.
